Cartographie d’un OFNI
Introduction
Sensation au festival de Berlin 2019, Ne croyez surtout pas que je hurle (NCSPQJH dans le texte) est un long-métrage à la forme inédite. Voici quelques repères pour appréhender l’OFNI NCSPQJH ! En introduction de la projection en ligne du film, suivie d’un entretien avec son réalisateur, Frank Beauvais, ce vendredi 16 avril à 20h.
Introduction
Sensation au festival de Berlin 2019, Ne croyez surtout pas que je hurle (NCSPQJH dans le texte) est un long-métrage à la forme inédite. Voici quelques repères pour appréhender l’OFNI NCSPQJH ! En introduction de la projection en ligne du film, suivie d’un entretien avec son réalisateur, Frank Beauvais, ce vendredi 16 avril à 20h.
Sensation au festival de Berlin 2019, Ne croyez surtout pas que je hurle (NCSPQJH dans le texte) est un long-métrage à la forme inédite : un montage de Thomas Marchand de plans de plus de 400 films non-identifiés, conduit par la voix-off ininterrompue et à la première personne du singulier du réalisateur Frank Beauvais, programmateur de festivals, immense cinéphile et auteur de 9 courts-métrages. Ce premier long-métrage est à la croisée de nombreux registres cinématographiques. Voici quelques repères pour appréhender l’OFNI NCSPQJH !
1) Le found footage
Frank Beauvais (FB dans le texte) parle de NCSPQJH comme d’un found footage. Ce style popularisé dans les années 2000 avec des fictions d’horreur telles que LE PROJET BLAIR WITCH et PARANORMAL ACTIVITY est pourtant né des avant-gardes artistiques et du cinéma expérimental des années 50. Ce procédé caractérisé par l’emploi d’images supposément trouvées à notamment été utilisé par Peter Watkins dans THE WAR GAME (1965) et PUNISHMENT PARK (1971), mais comme chez F Beauvais, ce sont parfois de vraies images qui sont utilisées soit dans un but philosophique comme dans LA SOCIETE DU SPECTACLE (1973) de Guy Debord ou plus esthétique voire archéologique comme dans DECASIA (2002) de Bill Morisson.
Cependant, de nombreux critiques ont estimé que NCSPQJH pouvait s’illustrer dans un registre parent du found footage mais plus cinéphile : le Mash-Up Film.
2) Le Mash-up Film
Ce terme emprunté au Djing s’applique au cinéma quand il est question d’utiliser les images d’autres films pour en créer un nouveau, à l’instar de JLG dans sa série HISTOIRE(S) DU CINEMA (1988), ou encore dans SANS SOLEIL (1983) de Chris Marker et Guy Magen. Dans des registres plus narratifs, on peut penser à LA CLASSE AMERICAINE (1993) de Michel Hazavicius qui s’amuse à écrire une comédie en redoublant des extraits du catalogue des classiques de la Warner, et dans des registres plus expérimentaux à THE CLOCK (2010) de Christian Marclay, une installation vidéo de 24h montrant uniquement des horloges au cinéma.
Mais afin de pouvoir s’addresser au spectateur sans tomber dans une expérience de film autistique, FB choisit de lier le travail de montage en racontant plusieurs mois de sa vie dans une voix-off à la première personne.
3) Le Journal Intime
Le journal filmé à été popularisé par le réalisateur américain d’origine Lituanienne Jonas Mekas et s’illustrent également dans ce registre David Perlov, Alain Cavalier ou Joseph Morder.
C’est toutefois plus à l’intime qu’au journal que tient la voix-off de FB, il se rapproche alors de Chantal Akerman et de ses documentaires les plus récents tel que NO HOME MOVIE où elle aborde la relation avec sa mère, ou encore de Vincent Dieutre qui utilise ce contraste entre voix et image dans son premier film ROME DESOLEE, ou livre une part très intime de son ressenti sur une relation amoureuse tout en filmant le métro Jaurès dans son documentaire du même nom.
Découvrez L’OFNI Vendredi 16.04 à 20:00, suivi d’un Q&A avec Frank Beauvais !