« Katie Says Goodbye » – Un drame solaire – Cinema Galeries

« Katie Says Goodbye » – Un drame solaire

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    by , Maze Magazine

    En salles depuis le 18 avril (29 août en Belgique)Katie Says Goodbye est le premier film de Wayne Roberts. Il dépeint avec subtilité le portrait d’une jeune serveuse, perdue au fin fond du sud-ouest américain.

    Dans cette Amérique des grands espaces, la caméra de Wayne Roberts s’intéresse au quotidien ordinaire de Katie, une jeune femme candide qui vit aux côtés de sa mère dans un vétuste mobil-home. Chaque jour, elle parcourt plusieurs kilomètres à pied afin de rejoindre le dinner du coin où elle travaille, niché au milieu de la poussière et des grandes routes américaines. Son rêve : partir loin de cette vie instable, qui oscille entre débrouillardise et système D, pour rejoindre le soleil de San Francisco. Pour cela, Katie n’hésite pas à enchaîner les heures supplémentaires mais aussi à se prostituer auprès des clients du restaurant. Tout bascule lorsqu’elle tombe amoureuse de Bruno, nouveau venu en ville.

    Katie Says Goodbye est sombre, noir et parfois cruel. Et pourtant, le film est traversé par une lumière éblouissante, celle de Katie, remarquablement interprétée par Olivia Cooke (Bates MotelReady Player One). L’actrice britannique incarne de manière bouleversante l’héroïne de ce drame solaire. Bien qu’il soit possible d’anticiper certaines péripéties, le premier long-métrage de Wayne Roberts traite avec justesse de sujets délicats sans détourner le regard. Katie Says Goodbyesurprend et séduit aussi par la beauté de son image.

    La force d’une femme

    Au delà de son sourire, ce qui saute aux yeux, c’est bien l’optimisme à toute épreuve de Katie, sa croyance inébranlable en l’existence d’une vie meilleure et en un avenir simple et heureux auquel elle aurait le droit. Tout juste sortie de l’adolescence, elle porte à bout de bras un foyer bancal, fragilisé par l’alcoolisme et les relations chaotiques de sa mère avec la gente masculine.

    Katie, elle, est décidée à s’en sortir malgré les nombreux obstacles qui se dressent devant elle. Elle économise son argent, le compte avec minutie et paye les factures en retard. Pour arrondir des fins de mois souvent difficiles, Katie tarifie ses relations sexuelles avec les hommes de son entourage : un père de bonne famille, un routier de passage ou un policier peu scrupuleux… Ces personnages masculins questionnent autant qu’ils inquiètent. Et quand Katie pense enfin avoir trouvé du réconfort dans les bras de Bruno, incarné par un Christopher Abbott mutique, la noirceur de cette activité la rattrape dans un déchaînement de violence à peine supportable. Là où beaucoup auraient craqué, Katie parvient à relever la tête. Et si cette vie meilleure dont elle ne cesse de rêver commençait plus tôt que prévu ?

    Katie Says Goodbye est le premier opus d’un triptyque cinématographique. Le second volet, Richard Says Goodbye, se concentrera sur un personnage masculin interprété par Johnny Depp. Le troisième, Billie Says Goodbye, rassemblera les deux premières histoires.

    Horaire : www.galeries.be/a-laffiche