Pour cette nouvelle édition de l’HEURE D’HIVER un focus sur le Cinéma Iranien est proposé au CINEMA GALERIES mais également dans d’autres lieux de Bruxelles. L’occasion de plonger au coeur de ce cinéma foisonnant d’auteurs singuliers et de cinéastes qui s’interrogent plus que jamais sur le monde et les hommes. Des rencontres, des inédits , des hommages, des performances, des expositions. Une programmation foisonnante de bonnes choses, un évènement pluridisciplinaire qui réchauffera l’hiver.
CINEMA GALERIES
Galeries de reine 26 Koninginnegalerij 1000 Bruxelles Brussel
(Samedi / Dimanche I 13:00 sauf exception) 8,50 (stand.) / 6,50 (red.) / UGC Unlimited / PASS (40€)
17.02 I 13:00 : Le client – Asghar Fahradi (2007, 125′)
18.02 I 13:00 : Beautiful city – Asghar Fahradi (2004, 102′)
ACTOR’S STUDIO
Petite Rue des Bouchers 16 Kleine Beenhouwersstraat 1000 Bruxelles Brussel
(Lundi / Mardi / Jeudi I 19:00) 8 (stand.) / 7 (red.) / 6 (enfants) / UGC Unlimited / PASS (40€)
13.02 I 19:00 : Taxi Tehran – Jafar Panahi, (2015, 82′)
15.02 I 19:00 : Raftan – Navid Mahmoudi (2016, 78′)
Le cinéma comme résistance : nouvelles formes pour contourner les lois
Le cinéma de Farhadi met en lumière les contradictions et les questions culturelles qui touchent l’Iran où la tradition et la vie moderne urbaine se confrontent. Dans son dernier film, Le client, Farhadi nous montre un Téhéran qui se dégrade, écrasé par des changements vertigineux, une ville instable entre déconstruction et construction. L’auteur parle dans ce film d’une instabilité entre passé et modernité. Il montre une bourgeoisie qui ne sait vraiment gérer ni une tradition trop stricte, ni une modernisation trop rapide ; il s’agit d’une classe qui est touché par un conflit paradoxale. La volonté de raconter des conflits privés est un fil rouge qui lie la filmographie de l’auteur iranien ; notamment dans Une séparation il nous raconte le conflit entre la volonté de partir et quitter un régime oppressant et celle de rester, il nous révèle en même temps la condition de la femme entre tradition et volonté d’émancipation.
Nous retrouvons ce sujet dans le film « Inversion » : autour de son héroïne rayonnante, le réalisateur fait tomber les masques pour révéler un horizon bien sombre. Au point que l’affront fait à Niloofar, brutalement condamnée à un destin moyenâgeux, bouscule à peine l’ordre établi. Comme dans Une séparation (2011) d’Asghar Farhadi, les personnages s’affrontent à l’intérieur d’une société qui absorbe tout, même l’envie de révolte. Ce climat de tension, très maîtrisé par le moins connu Behnam Behzadi, pousse son « Inversion » vers la fable.
La pollution, qui inverse les couches d’air chaud et d’air froid dans l’atmosphère, devient le signal d’alarme métaphorique d’un renversement urgent des valeurs. Un mur abattu dans l’atelier de couture dit le besoin, pour les femmes, de repousser les barrières… Un discours efficace et fort, porté par la délicatesse des portraits de Niloofar et de sa jeune nièce, qui se fait son alliée. Espoir d’une génération nouvelle, d’une (r)évolution à venir…
05.02 I 19:30 : Les chats persans – Bahman Ghobadi (2009, 101 min)
13.02 I 19:00 : Taxi Tehran – Jafar Panahi, (2015, 82′)
L’Iran entre modernisation et tradition
Le cinéma de Farhadi met en lumière les contradictions et les questions culturelles qui touchent l’Iran où la tradition et la vie moderne urbaine se confrontent. Dans son dernier film, Le client, Farhadi nous montre un Téhéran qui se dégrade, écrasé par des changements vertigineux, une ville instable entre déconstruction et construction. L’auteur parle dans ce film d’une instabilité entre passé et modernité. Il montre une bourgeoisie qui ne sait vraiment gérer ni une tradition trop stricte, ni une modernisation trop rapide ; il s’agit d’une classe qui est touché par un conflit paradoxale. La volonté de raconter des conflits privés est un fil rouge qui lie la filmographie de l’auteur iranien ; notamment dans Une séparation il nous raconte le conflit entre la volonté de partir et quitter un régime oppressant et celle de rester, il nous révèle en même temps la condition de la femme entre tradition et volonté d’émancipation.
Nous retrouvons ce sujet dans le film « Inversion » : autour de son héroïne rayonnante, le réalisateur fait tomber les masques pour révéler un horizon bien sombre. Au point que l’affront fait à Niloofar, brutalement condamnée à un destin moyenâgeux, bouscule à peine l’ordre établi. Comme dans Une séparation (2011) d’Asghar Farhadi, les personnages s’affrontent à l’intérieur d’une société qui absorbe tout, même l’envie de révolte. Ce climat de tension, très maîtrisé par le moins connu Behnam Behzadi, pousse son « Inversion » vers la fable.
04.02 I 13:00 : Une séparation – Asghar Fahradi (2011,123′)
17.02 I 13:00 : Le client – Asghar Fahradi (2007, 125′)
18.02 I 13:00 : Beautiful city – Asghar Fahradi (2004, 102′)
Où en sont les femmes ?
Selection par Fery Malek Madani (Art Cantara)
En 2015, les autorités iraniennes parviennent enfin à signer un accord sur leur programme nucléaire et l’espoir naît dans ce pays mis à l’écart depuis plusieurs décennies par le cercle des nations. Si, pour le pouvoir, il s’agit surtout d’une garantie de la pérennité du régime et une redynamisation économique grâce aux investissements étrangers, pour le peuple, c’est l’espoir de voir le pays s’ouvrir aux valeurs d’ailleurs et, par-delà, aspirer à plus de liberté.
Et ce sont les femmes qui ont été un des éléments les plus efficaces dans ce cheminement, qui a abouti à ce que l’Iran relève la tête sur la scène internationale. Aujourd’hui, la mégapole de Téhéran est investie par les femmes et, si leur statut continue à rester très discriminé dans les lois, leur dynamisme dans la société est surprenant.
En tchador noir intégral ou en foulard bariolé : Elles ont le droit de vote et d’être élues mais ne sont que 17 sur 290 parlementaires. Toutes les facultés universitaires leur sont ouvertes mais, au bout du compte, le chômage les oblige à accepter des emplois sous-qualifiés ou à rester à la maison. Les clubs sportifs féminins sont pléthore même si les stades de foot leur sont toujours interdits. Elles sont avocates mais ne peuvent jamais devenir juges.
Elles gèrent leur fortune mais n’héritent que de la moitié de leurs frères. Leurs films sont sélectionnés dans les festivals internationaux, elles se battent sur les tatamis du monde entier et remportent des médailles mais doivent demander l’autorisation de leur mari pour quitter le pays et y participer.
Voici la vie des Téhéranaises, les plus libres des Iraniennes, un paradoxe à l’image de tout le pays où le possible et l’impossible se côtoient allègrement.
07.02 I 19:00 : Tehran smile – Golbou Fiuzi (2017 – 52′)
Etre Afghan à Teheran
Près de quatre décennies après le début du grand exil, le pays abrite environ trois millions de réfugiés parmi ses 80 millions d’habitants. En mai 2016, lors d’une rencontre avec le président afghan Ashraf Ghani à Téhéran, le dirigeant iranien, l’ayatollah Khamenei, a souligné que «contrairement à certains pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, la République islamique d’Iran a toujours traité le peuple afghan avec respect et fraternité. hospitalité».
Sa déclaration pourrait être considérée comme une moquerie de la part de réfugiés nés et élevés en Iran. Contrairement à d’autres minorités telles que les Kurdes, les Arabes ou les Baloutches, les Afghans ne peuvent obtenir la citoyenneté. Au lieu de cela, ils subissent une litanie sans fin de discrimination qui pousse souvent la jeune génération à rêver d’atteindre l’Europe et de se tourner ainsi vers les contrebandiers.
Être un réfugié afghan signifie que vous ne pouvez pas posséder une voiture, une maison, un compte bancaire ou une carte SIM (sauf par l’intermédiaire d’une tierce partie iranienne). Vous ne pouvez pas être un employeur. Vous pouvez être limogé à tout moment. Un directeur d’école décide si un enfant réfugié obtient une place dans l’année scolaire suivante seulement quand tous les Iraniens ont été inscrits. Si un Afghan est arrêté sans papiers ou permis de séjour, il peut alors être arrêté et expulsé vers des régions d’Afghanistan où il y a une présence importante et significative du groupe de l’Etat islamique.
Les Afghans pourraient également être envoyés pour se battre avec les Gardiens de la Révolution iraniens en Syrie. Beaucoup de réfugiés font cela pour protéger les «sanctuaires sacrés» de ce pays; également pour obtenir un permis de séjour de longue durée ou un salaire plus élevé ou un compte bancaire. Mais même pour ceux qui sont envoyés sur le champ de bataille syrien, beaucoup de ces promesses ne sont jamais tenues.
Malgré cela, les Afghans aisés forment un petit groupe, mais on s’attend à ce qu’ils se développent à mesure que la feuille de route vers l’assimilation devient plus séduisante pour les jeunes générations. Après 30 ans, bien qu’ils ne puissent pas avoir la citoyenneté, les Iraniens les acceptent et ils obtiennent des emplois. Certains d’entre eux s’enrichissent dans un pays où l’un de ses plus gros problèmes est le chômage.
Ils trouvent un moyen dans un pays qui n’a jamais voulu que les Afghans s’y installent…
15.02 I 19:00 : Raftan – Navid Mahmoudi (2016, 78′)
08.02 I 19:00 : Sonita – Rokhsareh Ghaem Maghami (2016, 91′)
KIDS
Kanoon-Iran Studio
«Le générique, qui ouvre les films, montrant un oisillon posé sur un livre ouvert, est la promesse d’un moment de bonheur toujours renouvelé, avec cette montée de notes rapides et saccadées, avant les accords sereins et mélancoliques, qui préparent le spectateur à une histoire instructive et divertissante.»
Apparu lors de Révolution blanche, initiée en 1963 par le dernier Shah d’Iran pour moderniser le pays, «Kanoon» («Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes »), est né de l’impératrice Leyli Amir-Arjomand et de son amie d’enfance Farah Diba face au constat du manque de littérature jeunesse en Iran. Les deux jeunes femmes traduisent et diffusent des ouvrages jeune public à travers des bibliothèques dont la première est inaugurée à Téhéran près du Parc Farah (aujourd’hui Parc Laleh) en 1966. Le département cinématographique nait en 1969 sous l’impulsion coinjointe d’Abbas Kiarostami et d’Ebrahim Forouzesh.
La dimension informative et poétique, la présence des enfants et aussi l’handicap, souvent filmé dans les films iraniens sur l’enfance seront les caractéristiques principales du cinéma éducatif en Iran tel que le pratiquera «Kanoon». Des chefs-d’oeuvre ont vu le jour tel « Bahador », Grand Prix Cannes Junior et Eléphant d’Or Travelling de Rennes. Le récent ensemble de 5 courts « Portrait de famille » saura ravir les plus petits par son rythme et son énergie et éveiller leurs oreilles lors de la partie slamée clôturant le programme. A ne pas manquer!
11.02 I 12:00 : LE PETIT MONDE DE BAHADOR – Collectif
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Dans le cadre de : 15.01 / 18.02 L’heure d’hiver Teheran / Films I Expo I Concert