MADEMOISELLE DE JONCQUIERES: LIAISONS DANGEREUSES – Cinema Galeries

MADEMOISELLE DE JONCQUIERES: LIAISONS DANGEREUSES

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    Pierre Vavasseur | Le Parisien

    «Mademoiselle de Joncquières» : Cécile de France et Edouard Baer, liaisons dangereuses

    Edouard Baer, marquis des Arcis, et Cécile de France, Madame de la Pommeraye. PROD

    Cécile de France et Edouard Baer dégagent une alchimie idéale dans le film d’Emmanuel Mouret, inspiré d’un passage de «Jacques le fataliste». C’est notre coup de cœur de la semaine.

    Au XVIIIe siècle, Madame de la Pommeraye (Cécile de France), qui est veuve, riche et ne croit plus aux promesses de l’amour, finit quand même par succomber aux avances d’un libertin patenté, le marquis des Arcis (Edouard Baer). Il est vrai que ce dernier est lui-même sincèrement épris d’elle. Mais lorsqu’il lui annonce, quelques années après, qu’il s’ennuie, Madame de la Pommeraye, profondément meurtrie, songe à se venger. Justement, le cœur du marquis ne bat plus que pour la beauté d’une jeune femme, Mademoiselle de Joncquières (Alice Isaaz), dont la mère a été ruinée et qui survit, mais le marquis ne le sait pas, en se prostituant… L’amoureuse déçue travaille à une machination machiavélique.

    C’est comme s’il y avait deux partitions en une : la première est celle des mots, puisés ici dans l’œuvre et le rythme de Denis Diderot (1713-1784). Car c’est sur l’un des textes les plus fameux de l’encyclopédiste, philosophe et dramaturge, et qui l’occupa jusqu’à sa mort, que le cinéaste Emmanuel Mouret (« L’Art d’aimer », « Un Baiser s’il vous plaît » …) a construit son 7e long-métrage.

    La seconde petite musique est celle des couleurs, dans une image constamment soignée par sa lumière. Le tout en osmose avec la suprême beauté des costumes élaborés ici par Pierre Jean Larroque, dont on voit mal comment il ne pourrait pas figurer au prochain générique des César dans cette catégorie.

    Le duo Cécile de France/Edouard Baer était l’alchimie idéale, parfaitement complémentaire, relayée par cet appât en porcelaine qu’est, visage aussi pur que son âme, une Alice Isaaz confrontée à un rôle d’une archi-délicate complexité.

    Si Diderot entrouvre les nuages pour jeter un œil à ce film, il va adorer ça.

    Horaire : www.galeries.be/a-laffiche